TVA – MDA – 2015

« Applicable au 1er janvier 2015 : TVA à 5,5% sur la vente d’œuvres d’art par leur auteur

19 janvier 2015

Image TVA 5,5%Le décret d’application fixant la TVA à 5,5% sur la vente d’œuvres d’art par l’auteur ou ses ayants droits ainsi qu’à l’importation d’œuvres d’art, d’objets de collection et d’antiquité, est en vigueur depuis le 1er janvier 2015.

Le taux de TVA sur les ventes d’œuvres d’art par leur auteur a été rétabli de 10 à 5,5% par l’Assemblée nationale vendredi 12 décembre 2014, après l’avoir été par le Sénat le 24 novembre, dans le cadre du projet de loi de finances 2015.

Ce taux était passé de 5,5 à 7 % début 2011 puis à 10% le 1er janvier 2014.

Le retour au taux initial met fin à une ponction des revenus, le plus souvent inférieurs au SMIC, des artistes-auteurs, qu’avait provoqué ce quasi-doublement en deux ans.

Il stoppe également les effets néfastes induits par la distorsion qui existait en faveur des importations et acquisitions intra-communautaires, en remettant les taux à égalité.

Ce rétablissement était indispensable au maintien de la création artistique en France, et de ses diffuseurs, dont les galeries d’art, et des recettes budgétaires engendrées.

Les organisations syndicales et professionnelles des artistes-auteurs et de leurs diffuseurs remercient les députés et sénateurs,  leurs collaborateurs et administrateurs parlementaires, ainsi que toutes celles et ceux qui y ont contribué. »

En bien en voilà une bonne nouvelle pour nous les artistes et pour nos clients aussi ! Le 10 % avait quelque peu fait grimper les prix quand même !

MAISON D’ARRET STE ANNE – AVIGNON

Maison-dArret-Ste-Anne-YanPeiMing-rouge« Pour la première fois en France, l’art contemporain est exposé dans une prison. La disparition des lucioles se passe à Avignon, dans la prison Sainte-Anne, située derrière le Palais des Papes et c’est un évènement.
On découvre ce qu’est une prison. Elle est restée en activité jusqu’en 2003 quand elle été fermée pour cause d’insalubrité. C’était en effet une des prisons les plus vétustes de France.
Les murs, les portes, les plafonds, sont tels que les derniers taulards les ont laissés, dans ce décor chargé d’histoires, de malheurs, de cauchemars, mais aussi de rêves ». (RTL 19/05/2014)

Maison-dArret-Ste-Anne-Couloir-1La prison Sainte-Anne est un lieu austère, impressionnant. Une centaine de cellules sont recyclées en lieu d’exposition, tout en gardant les traces d’un passé et de leur fonction : horaires de douche, graffitis désespérés des prisonniers, toilettes vétustes.

Le témoignage filmé de Marceline Loridan-Ivens, une ancienne déportée d’Auschwitz arrêtée par la Gestapo à Avignon avait d’abord séjourné là. Le peintre Yan Pei Ming occupe trois cellules avec trois versions de l’assassinat de Marat inspiré de David dans trois couleurs différentes.
Ce sont les lieux plus que cette exposition qui m’ont touchée, qui ont capté mon regard. Je pense avoir trouvé quelques morceaux d’inspiration pour de futures toiles.
Lorsque je suis sortie de cet endroit, froid, glacial, sombre ou mal éclairé par les néons, j’ai pris une grande bouffée d’air frais. La nuit était tombée, la ville renvoyait ses bruits de vie urbaine. De vie.
Cette prison a été fermée en 2003. Hier..
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ABSTRAITS ET COLLAGES – DORO.T

Nouveautés dans les Abstraits…

Pour se faire plaisir, pour offrir ou pour décorer un petit coin de son chez-soi, des couleurs sur les murs, je vous propose mes petits « Abstraits ». Ceux qui sont sur papier. Tous sont encadrés d’un passe-partout, sont à base de peinture à l’huile (jamais à l’acrylique), avec des collages, des écritures, des montages photos anciennes glanées, des lettres manuscrites anciennes.
Format intérieur : 20 x 20 cm ou 13×13 cm. Format extérieur : 30 x 30 cm
Passe-partout et envoi compris.

N’hésitez pas à me passer commande si vous le souhaitez, en cliquant sur Contact.

Tout est visible sur le site à Portfolio,  « Abstraits 2014 » (numérotés), « Aquarelles ». La petite x signifie vendu.

A bientôt

N° 29

ERNEST PIGNON-ERNEST

Peut-être cela vous est-il déjà arrivé de vous dire : « Cette scène-là, je l’ai déjà vue, dans ma tête, dans mon subconscient et je l’ai devant les yeux ». Comme si c’était une prémonition.
On peut remarquer aussi parmi des personnes que l’on estime pour telle ou autre raison mais que l’on ne fréquente pas, que des points communs se découvrent ou des similitudes étranges se dévoilent.

Première impression. En passant devant cette prison St Paul désaffectée, à Lyon, le long des quais du Rhône, je me suis demandée comment me procurer l’autorisation de photographier ces lieux désertés et si empruntés d’un lourd passé. Vous avez deviné en visitant mon blog que je suis sensible à ces endroits de mémoires, abandonnés, en ruines ou en friches. Allez savoir pourquoi ?!

Puis en deuxième impression, il y a Ernest. Ernest PIGNON-ERNEST. Il a toujours été, depuis longtemps, le dessinateur qui m’a le plus fascinée . J’ai eu l’occasion de m’assoir tout près de lui en 2008, lors d’une projection sur son travail à l’Hôtel Campredon dans la maison de René Char à l’Isle-sur-la-Sorgue (84). Quelqu’un de simple, à la voix douce et posée, un sourire presque constant, comme une sérénité permanente. Mais c’est à la Chapelle St Charles d’Avignon, la même année, que je suis tombée en « Extases » devant ses réalisations (voir photo).  « Extases » sur le thème des mystiques extatiques, Marie-Madeleine, Hildegarde de Bingen, Angèle de Foligno, Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila, Marie de l’incarnation, Madame Guyon : sept grands portraits imaginés mis en espace dans la chapelle et une quarantaine de dessins préparatoires constituant la genèse de l’œuvre.

Ces grandes toiles blanches, suspendues, se reflétaient dans un miroir d’eau au fond de l’église. Le lieu, les couleurs relativement monochromes, le silence, la mise en scène poussaient le visiteur au recueillement, à l’interrogation sur l’histoire qui composait chacune de ces femmes ainsi représentées.

EXTASES ERNEST PIGNON-ERNEST« EXTASES » – Chapelle St Charles – Avignon – 2008

Quel est le lien entre ces deux impressions ?
Voici deux jours, Ernest PIGNON-ERNEST, était l’invité d’une émission à la radio.
Le temps s’est suspendu. J’ai posé la cuillère près du bol de café, je n’ai plus entendu le tic-tac des aiguilles de la grande horloge, j’ai juste entendu sa voix qui racontait ses émotions du moment, son travail, ses projets. Mais surtout ce qu’il ressentait en dessinant, en projetant sa démarche intellectuelle et artistiquement créatrice sur le papier. En noir et blanc. Puis sur des murs.
Et ce projet prend forme à la prison St Paul à Perrache à Lyon dans ce lieu terrible.
Les dessins d’Ernest inspirés de cet endroit sont actuellement à la galerie Lelong à Paris. « Avant que la transformation des lieux en campus ne provoque une amnésie collective, j’ai tenté d’y réinscrire par l’image le souvenir singulier d’hommes et de femmes, célèbres ou inconnus, qui y ont été torturés ou exécutés. Dans différents couloirs, cellules, cours, je me suis efforcé d’inscrire leur visage, leur corps, d’y introduire le signe de l’humain. La prison Saint-Paul de Lyon n’est pas une prison ordinaire. Klaus Barbie y a sévi. Jean Moulin, Raymond Aubrac, de nombreux résistants y ont été emprisonnés. »

ERNEST PIGNON-ERNEST  ATELIER » Inscrire du sens et du sensible sur des lieux » – « Je dois plus aux poètes qu’aux peintres ».

Pour rejoindre le premier paragraphe de ce billet sur la similitude des choses et entre les personnes, Ernest en répondant sur une question sur son prénom a eu la réponse juste et évidente que je me suis toujours dite.

Lorsque quelque chose devient ou est la risée, alors il faut accentuer cette chose, la rendre visible et évidente. Et là, elle devient intéressante et remarquée. Pour lui c’est son prénom. Et pour moi aussi.

La région qui déclencha toute sa démarche, en 1966, in situ sur le plateau d’Albion, est proche du village où se situe mon atelier et où je vis.

Et pour clore ces coïncidences, la galerie Lelong à Paris est rue de Téhéran… Téhéran, là où j’ai passé 7 ans de ma vie !

PELE-MELE DE SOUVENIRS, DE JOIES, DE PEINES

A nouveau, une nouvelle sombre, , est tombée ce matin dans mon oreille, comme une page que l’on déchire.
Comme une bouffée ou une lame de fond, les souvenirs ont afflué dans la tête. Tels un écran de projection devant les yeux où défilent des images de vie, de rires, de bonheur, de complicité, d’amitié vraie.

Ce fil qui nous tient tous, parfois devient très fragile et se casse.
Une petite marque reste. Celle du souvenir.

A nouveau, j’ai eu envie de mettre de la couleur là où le gris et le noir du deuil se sont posés. En composant ce pêle-mêle. Des élèves, des amies.
Les larmes coulent sur les joues. Et le cœur est en révolte. La maladie, ce nénuphar a encore frappé. Combien sont-elles en presque 8 ans, à s’en être allées..

Alors comme l’écrivait Boris Vian, j’aimerais être cette petite souris grise aux moustaches noires et nettoyer les carreaux de la fenêtre pour que la lumière puisse entrer au fond de nous.

A Mireille, à Michelle, à Janine, vous m’avez accompagnée un long bout de chemin de ma vie, vous m’avez nourrie de votre personne et je vous ai donné du rêve. Celui que l’on attrape au bout du pinceau. Du crayon..

Doro.T, cours de peinture, Dardilly, Le ChevaletC’était en 2006, je quittais la région de Lyon pour la Provence. Pour peindre. Avec quelques uns (unes) de mes élèves nous avons fêté ce départ. Beaucoup d’émotions, de cœur gros, de joies aussi et des promesses de se revoir.

ETE 2013 – GORDES

Au village, durant tout l’été, il se passe plein de choses, originales, étonnantes, déroutantes, époustouflantes, cocasses. La galerie est située dans une calade très passante. Rue du Four, juste au coin de la pharmacie !
Après la boutique « Arcade » de Françoise où les poteries artisanales sont magnifiques, juste après une boutique « Le Gabouton », où l’on ne peut passer sans craquer sur un chapeau ou une paire d’espadrilles françaises. Presque en face, se situe la galerie de Virginie Robinson et la cave de Richelieu où les objets divers et bijoux fantaisies sont exposés.
Dans ma galerie, les expositions de sculptures se succèdent tous les deux mois. De début août à mi-septembre, Annie Cotterot propose des céramiques et raku. Voir billet plus loin.
Et puis il y a la calade par elle-même. Avec son lot de curieux, de visiteurs, de vacanciers, de baladeurs, d’amateurs. De toutes nationalités, aux langues parfois indécelables.. Et les Chinois ! cette année, ils ont été particulièrement nombreux à venir.
Appareils photos en main, ils regardent peu les boutiques mais beaucoup leurs écrans. Ils se prennent en photos constamment. Les jeunes filles, collant noir ou blanc opaque, chapeaux aux larges bords, robes mousselines rose pâle ou dentelle crochet, petits gants pour protéger la peau du soleil, chaussures… indescriptibles !
Et régulièrement, nous assistons à des mariages-reportages. Les mariés chinois. Grande robe blanche pour elle, costume trop grand pour lui, coiffeuse, accessoiriste, traducteur, chauffeur et photographe, tout ce petit monde suit le cortège de la traine essuyant les pavés usés par les siècles.. Prenant des clichés devant les cartes postales, les portes, les vieux murs.. dans des pauses dignes des années 1930 ! Il y a comme un décalage dans leur époque et la nôtre. Comme des « mises en scène ».

Mariage chinois-1

ART ET SEXISME

C’est comme un cri, qui monte du plus profond de moi-même.

Je reçois la lettre hebdomadaire du Journal des Arts, régulièrement. Une façon simple mais culturelle de me tenir au courant des actualités artistiques en France et dans le Monde. Mais cette fois, j’ai comme un petit morceau dans la gorge qui ne passe pas, qui reste coincé derrière la luette !

Je cite : « Ventes de New York d’art contemporain : record à battre
Toujours plus haut. Les deux maisons de vente misent sur les chefs-d’œuvre des poids-lourds du marché de l’art contemporain depuis que la demande s’est resserrée autour d’eux, pour dépasser les ventes de l’an dernier : Pollock, Rothko, Basquiat, Bacon, Lichtenstein… »

Les poids lourds du marché de l’art contemporain… Si l’on remarque bien les noms cités, je ne vois pas l’ombre d’un nom féminin dans la liste – à moins qu’il ne soit caché dans les points de suspension.

Alors je citerais à nouveau ceci :  » On ne nait pas femme. On le devient.. » Simone de Beauvoir.

Également je vous recommande ce livre magnifique de Sylvie BUISSON  » Femmes artistes  » chez ALTERN ATIVES. (  » Sublimes, les femmes artistes le sont, qui font toujours couler autant d’encre sur elles et leurs oeuvres. Rares et chères jusqu’au XXIè siècle, reléguées au second rang du marché de l’art. Qu’importe !  » S. Buisson)

URBAN SKETCHERS FRANCE

Urban Sketchers

URBAN SKETCHERS FRANCE

QU’EST-CE QUE C’EST ?

En gros, il s’agit ni plus ni moins que d’un rassemblement à la sauce « Sketchcrawl » (voir ci-après), libre et gratuit. On se retrouve entre dessinateurs et on passe un bon moment à croquer la ville tout en discutant de tout et de rien… La particularité de cet événement est qu’il est à l’échelle nationale et que tous les Urban Sketchers français y sont conviés. On aura aussi le plaisir d’avoir parmi nous quelques amis des pays proches (Belgique, Portugal etc.) qui partagent la même passion et qui nous font l’honneur de faire le déplacement.
Comment participer ?

Simplement en étant présent à l’événement, et en se déclarant de préférence sur le fil de discussion ouvert sur Flickr (ici ou ) pour que l’on puisse décompter le nombre de participants.

JDoro.T-Lacostee souhaitais vous faire connaitre un peu ces « mouvements » de croqueurs, de dessinateurs, d’aquarellistes, débutants, semi-débutants, confirmés, qui se rassemblent dans un seul but : celui de dessiner ou peindre en croquant des lieux, des personnages, en une seule séance, bien définie. Un peu à la façon « Carnets de Voyages ».

Pour avoir accueilli à Gordes, il y a déjà presque 2 ans, un petit groupe de « Sketchcrawlers » lyonnais accompagné de ValRov, une de mes anciennes élèves et amie  du groupe des Mardi’s à Dardilly (69), j’ai partagé la sympathie et la bonne ambiance dégagées durant ces deux belles journées dans ma vallée du Luberon.

Si l’idée vous tente, pourquoi ne pas contacter un groupe qui existe déjà dans votre région ?

Petit groupe-Roussillon

QU’EST-CE QUE LE « SKETCHCRAWL » ? (traduction plus bas)

Three or four years ago a good friend of mine had a fun bachelor party consisting of visiting ten bars and pubs along the N-Juda Muni tram line: a “PubCrawl”. And crawling we did, in fact we didn’t make it past the seventh pub. Quite the night, but that is where I got the idea for the name SketchCrawl when a few months later I decided to do a whole day of intense drawing around the city.

The basic idea: to record nonstop everything I could around me with my pencil and watercolors. A drawn journal filled with details ranging from the all the coffee I drank to the different buses I took. After a whole day of drawing and walking around the city the name seemed quite fitting: “SketchCrawl” – a drawing marathon. The crawl was more tiring than I imagined but also more fun and exciting than I had thought. Giving yourself this kind of mandate for a full day changes the way you look around you. It makes you stop and see things just a tad longer, just a bit deeper … needless to say I loved it.

I soon figured out it was much more interesting to do the marathon with a group of artists instead of all by myself! And so SketchCrawl turned communal. After a whole day of drawing it proved to be amazingly interesting and inspiring to share and compare other people’s drawings and thoughts. Different takes on our surroundings, different details, different sensibilities.

The next step was making the SketchCrawl a World Wide event: having people from different corners of the world join in a day of sketching and journaling and then, thanks to the Internet, having everyone share the results on an online forum.

So here it is, we have a website now, a few Crawls behind me, some by myself some with friends and artists from around the world … and hopefully plenty SketchCrawls ahead of us. Enrico Casarosa, San Francisco, California – February 2006

Je ne  peux pas vous laisser ainsi ! Voici la traduction :

« Il y a trois ou quatre ans, un de mes très bons amis, a décidé de faire l’enterrement de vie de plaisir qui consistait à visiter dix bars et pubs le long de la ligne de tramway N-Juda Muni: un ‘pubcrawl’. Et c’est en rampant que nous n’avons pas passé le septième pub ! Tout la nuit. Mais c’est là que j’ai eu l’idée du nom « SketchCrawl » lorsque quelques mois plus tard, j’ai décidé de faire une journée entière de dessin intense autour de la ville.

L’idée de base: enregistrer tout ce que je pouvais sans s’arrêter autour de moi avec mon crayon et à l’aquarelle. Un carnet à croquis rempli de détails allant du tout premier café que j’ai bu aux différents autres que j’ai pris. Après une journée entière de dessin et de marche autour de la ville le nom semblait tout à fait approprié: « SketchCrawl – un marathon de dessin ». Le crawl est plus fatigant que ce que j’imaginais, mais aussi plus amusant et excitant que ce que j’avais pensé. Se donner le but précis pour une journée complète change la façon dont vous regardez autour de vous. Il faut vous arrêter et voir les choses un peu plus, juste un peu plus loin … Inutile de dire que j’ai adoré.
J’ai vite compris que c’était beaucoup plus intéressant de faire le marathon avec un groupe d’artistes au lieu de le faire par moi-même! Et si SketchCrawl devenait une communauté ? Après une journée entière de dessin il s’est avéré être incroyablement intéressant et inspirant de partager et de comparer les dessins et les pensées des autres. Prises différentes sur ce qui nous entoure, des détails différents, de sensibilités différentes.
L’étape suivante consista à présenter le SketchCrawl tel un événement Wide World: voir des gens de différents coins du monde se joindre à une journée de croquis et de journalisation et puis, grâce à l’Internet, de tous se partager les résultats sur un forum en ligne.

Alors voilà, nous avons maintenant un site Internet, quelques croquis derrière moi, d’autres par moi-même quelques-uns avec des amis et des artistes de partout dans le monde … et nous espérons encore beaucoup de SketchCrawls devant nous.

– Enrico Casarosa, San Francisco, Californie – Février 2006

 

L’HISTOIRE DES FAUX EN PEINTURE

Je vous présente Philippe BENSIMON.

Un auteur complet tant sur le plan professionnel en tant que criminologue, que sur le plan littéraire.
Avant d’écrire Tableaux maudits, un roman sur le thème des Faux en peinture, Philippe BENSIMON a entrepris et réalisé des recherches peu communes mais surtout très approfondies sur ce sujet, thème de sa thèse de doctorat en 1995. Une première en Amérique du Nord.
C’est donc avec des compétences et un bagage substantiel de connaissances que Philippe BENSIMON parle de la peinture, l’un de ses sujets de prédilection.

Son livre « Les faux en peinture », Éditions du Méridien, fut édité en 2000.
Il a entrepris de la réécrire entièrement en y ajoutant plus de 250 nouvelles références sur un total de 1500 titres et plus de 200 illustrations. Il s’agit d’une œuvre complète que nous aurons le plaisir de découvrir à l’automne prochain 2012, cette fois sous le titre « VRAI OU FAUX ? ».

«Je suis passionné par tout ce qui entoure la création dans le domaine de la peinture, laquelle va bien au-delà de l’œuvre en elle-même puisqu’elle touche à la mémoire de l’homme au travers du temps. »
« Mensonges encadrés, les faux en peinture sont une atteinte au travail du peintre qui, contrairement à la contrefaçon dans le monde industriel, est souvent seul pour se défendre. Le faux a cette autre particularité, celle d’avoir pour victime une victime qui s’ignore, du moins tant et aussi longtemps qu’elle n’en n’a pas découvert la supercherie.
Or, le faux vieillit à l’ombre de nos regards, ce qui lui donne un caractère d’authenticité qui exige de solides connaissances. À cette dangerosité, s’ajoute le plaisir esthétique oô nombre de personnes tergiversent sur la valeur d’un faux tableau. Le faux n’a aucune valeur puisque le procédé n’a pour seule fin qu’une escroquerie. »
Pour donner un visage à ses recherches, il avait choisi d’écrire un roman (Tableaux Maudits – Édition Triptyque) publié en 2007 et figurant parmi les dix finalistes du Concours des cinq continents de la francophonie en 2008.

Le nom de l’auteur, peu connu (hélas) en littérature, est beaucoup mieux connu dans les milieux de la recherche sociologique, plus particulièrement en criminologie, domaine dans lequel il fait des recherches et enseigne dans les Universités d’Ottawa et de Montréal.

«Si les gens pouvaient distinguer le vrai du faux comme par magie, ce serait la fin du monde, parce que c’est l’ignorance qui mène à la connaissance º, conclut Philippe BENSIMON.

Si je vous parle de Philippe BENSIMON, c’est parce que cet auteur m’a contactée pour obtenir mon autorisation afin d’illustrer son livre par quelques unes -entre autres- de mes photos d’atelier ou de mes pinceaux. Ce que j’ai volontiers accepté avec plaisir.
Participer bien modestement à cette étude, qui nous concerne tous, ne pouvait que m’apporter une pierre de plus à cet édifice construit sur presque toute une vie, ma motivation. Celle de continuer à peindre, de créer et surtout de comprendre que notre travail d’artistes peintres était enfin reconnu en tant que tel avec un respect qui hélas se perd dans les méandres de la spéculation et de la fraude.

Je vous laisse découvrir en avant-première et avec son autorisation, une partie de l’Introduction du livre « VRAIS OU FAUX ? »

« Aux yeux du grand public, parmi les tonnes de faits divers qui s’amoncellent dans son quotidien et qui aussi vite disparaissent à jamais dans l’oubli, aborder le thème du faux en peinture dans un monde défiguré en permanence par la violence, la faim, les inégalités sociales, pourrait presque ressembler à de l’indécence ; à un luxe de légèreté pour ne pas dire de futilité car après tout, vrais – faux, oô sont les risques ?
Cette supercherie à la Robin des bois ne concerne qu’une classe de gens bien nantis qui ont les moyens de dépenser des millions pour décorer leur château, des gens à des années-lumière de toutes nos préoccupations journalières et qui ne se déplacent jamais pour acheter eux-mêmes leur litre de lait… Du moins c’est ce que la plupart d’entre nous croyons par impuissance, par ignorance, sans doute aussi parce qu’il est beaucoup plus facile de ne pas trop s’interroger sur ce qui parfois semble nous dépasser alors qu’il en va d’un héritage commun. De nos sources. De nos racines. Maillons de la chaÎne humaine, de ce qui est et en sera au regard de ceux qui ne sont plus et à qui nous devons notre existence. Il est vrai qu’en réfléchissant au jugement très subjectif que nombre d’entre nous peuvent porter sur ce qui a ou non de l’importance, l’air pollué n’a jamais véritablement empêché personne de respirer ni l’eau contaminée de boire.
Alors quelle réponse donner face à un geste criminel, tant et aussi longtemps que nous n’en sommes pas directement victimes et dans le cas présent, que nous le voulions ou pas, nous le sommes tous. »

…….. « Traces infimes et combien fragiles laissées par quelques-uns, objets de culture, de dévotion ou de parure, existe-t-il sur terre un seul, rien qu’un seul objet qui puisse nous projeter instantanément dans le mode de vie de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui nous ont précédé si ce n’est à travers la peinture ?
Prenons une des toiles peintes par Giovanni Antonio Canal dit Canaletto consacrées à Venise – Piazza San Marco. Au tout premier coup d’œil, le tableau nous ramène trois siècles en arrière, nous guide par ce que le MaÎtre a su et voulu reproduire. Sans le moindre montage cinématographique ni effets spéciaux, grâce à cette formidable machine à remonter le temps, Canaletto nous mêle aux personnages, et si l’on s’en approche d’un peu plus près, nous pouvons les voir tels qu’ils étaient vêtus, chaussés ou pieds nus à même la terre battue et les étals de marché installés sous d’immenses tentures, au beau milieu des animaux entre ruelles et maisons aux fenêtres sans vitres. Seuls de lourds volets de bois faisaient office de protection contre le vent, la pluie, les intrus et les esprits malfaisants.
Entre ce que l’homme a peint et aujourd’hui, des millions de personnes nous ont précédé avec à peu près la même fascination, les mêmes interrogations chuchotées à moins d’un mètre. À moins d’un mètre, l’image nous parle à plus de trois siècles de distance. »